
Une revue de la littérature réalisée par la FDVF, recoupant les articles de Dermatologie des journaux scientifiques les plus pertinents, sortis les deux derniers mois (plus de 500 articles examinés, entre le 1er décembre et le 31 janvier). Nous sélectionnons quinze sujets (correspondant à un ou deux articles) qui pourraient intéresser les jeunes (et moins jeunes) dermatologues avec pour objectif de présenter des thèmes variés et de tenter d’en proposer une lecture critique dans de courts résumés en français.
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ONCODERMATOLOGIE
La thérapie cellulaire par transfert adoptif à base de Tumor Infiltrating Lymphocytes (TIL) : nouvelle ligne thérapeutique dans le mélanome métastatique ?
The New England journal of medicine : Rohaan, Maartje W et al. “Tumor-Infiltrating Lymphocyte Therapy or Ipilimumab in Advanced Melanoma.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1056/NEJMoa2210233
L’infiltration lymphocytaire intratumorale serait corrélée à une meilleure survie dans les stades métastatiques de certaines néoplasies solides. La thérapie cellulaire par transfert adoptif à base de TIL est inspirée de cette observation et a montré des résultats prometteurs (études exploratoires) pour traiter le mélanome avancé. Cet essai randomisé de phase 3, multicentrique, en ouvert, compare l’efficacité d’un traitement par TIL à la mono-immunothérapie par anti-CTLA4 (ipilimumab) chez des patients atteints de mélanomes de stade IIIC ou IV non résécables (sans exclure les métastases cérébrales). Les patients du groupe TIL subissent une métastasectomie pour l'extraction et l'expansion des TIL ex vivo, avant réinjection. La perfusion de TIL est précédée d'une chimiothérapie lymphodéplétante, non myéloablative (cyclophosphamide + fludarabine), suivie d'une forte dose d'interleukine-2. Le critère d'évaluation principal est la survie médiane sans progression (SSP). La randomisation est stratifiée en fonction du statut de la mutation BRAF V600, de la ligne de traitement et du centre. Au total,168 patients (ratio 1:1) sont traités, dont 86% ayant un mélanome réfractaire aux anti-PD1. La SSP est de 7,2 mois (IC95%, 4,2 à 13,1) dans le groupe TIL et de 3,1 mois (IC95%, 3,0 à 4,3) dans le groupe ipilimumab (avec une différence significative en faveur des TIL). On observe une réponse objective chez 49% des patients traités par TIL, contre 21% pour ceux traités par ipilimumab. Il n’y a pas de différence significative sur la survie globale médiane (25,8 vs 18,9 mois). Des EI liés au traitement de grade 3-4 sont survenus chez tous les patients recevant des TIL et chez 57 % de ceux traités par l'ipilimumab. Dans le groupe TIL, on observe principalement une myélosuppression liée à la chimiothérapie (par exemple 100% de neutropénie grade 3-4), mais aussi un syndrome de fuite capillaire (lié aux IL-2) chez un tiers des patients. Des EI classés "auto-immuns" sont aussi fréquents dans ce groupe (hypopigmentation cutanée chez 9 patients, uvéite chez 6 et déficience auditive chez 3). Pourtant, les scores de qualité de vie sont meilleurs dans le groupe TIL. Des études complémentaires confirmeront ou non son efficacité, précisant sa place par rapport à la double immunothérapie (anti-PD1 + anti-CTLA4) et aux autres lignes de traitement du mélanome métastatiques.
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1111/jdv.18871
Cette lettre à l’éditeur d’une équipe australienne montre, sur une cohorte rétrospective de 88 patients, qu’une réduction permanente de la dose due à un effet secondaire ne diminue pas l'efficacité des thérapies ciblées. La survie sans progression est même plus élevée chez les patients ayant subi une réduction permanente de la dose que chez ceux qui n'en n’ont pas subi ou seulement sur de courtes durées.
On sait que la pharmacocinétique et la pharmacodynamique des thérapies ciblées peuvent varier d’un patient à l’autre, expliquant en partie la variabilité interindividuelle de toxicité et d’efficacité. Le rationnel est donc intéressant et les résultats encourageants. Cependant, il semble opportun de rappeler que, souvent en biologie, les lignées cellulaires résistantes au traitement sont produites par réduction de doses permanentes ce qui rend les stratégies de désescalade de dose discutables. Il s’agit d’une petite cohorte rétrospective monocentrique et nous ne connaissons pas la proportion de patients issus d’essais cliniques pouvant induire un biais de sélection. De plus, l’impact sur la survie globale n’est pas mentionné, pourtant habituellement le critère de jugement principal pour les études dans les populations métastatiques. On note aussi une hétérogénéité de répartition de sous-type de mutation BRAF dans les 2 groupes. Des études complémentaires permettront de confirmer ou non ces résultats.
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1111/bjd.21781
Dans de nombreux cancers, l'utilisation d'une immunothérapie en première ligne devient la norme et les toxicités les plus fréquemment décrites sont cutanées. Cette étude multicentrique, de cohorte rétrospective internationale, étudie les caractéristiques des effets secondaires cutanés et leurs incidences chez des patients présentant un cancer traité par immunothérapie (anti CTLA4 ou anti PD1).
Durant le traitement, sur les 762 patients inclus, 197 ont développé au moins deux toxicités cutanées et 4 une toxicité cutanée de grade 4. Dans cette cohorte, le cancer le plus fréquemment traité par immunothérapie est le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), suivi du mélanome. La plupart des patients reçoivent une immunothérapie par anti-PD1 seul. Au total, 993 toxicités cutanées (de 40 types différentes) sont observées. En moyenne, elles surviennent après l’administration de 6 à 7 doses de traitement. Les plus fréquentes sont le psoriasis et le prurit, suivies par les éruptions maculeuses, les réactions eczématiformes, la dermatose lichénoïde, le vitiligo et la pemphigoïde bulleuse. Les toxicités cutanées sont plus fréquentes chez les patients recevant une immunothérapie pour le mélanome que chez ceux traités pour un CPNPC. De plus, les anti-CTLA 4 donnent plus d’éruptions maculeuses et de vitiligo que les autres immunothérapies par anti-PD1. Les patients traités par immunothérapie plus chimiothérapie présentent moins d'eczéma, de psoriasis et de dermatose lichénoïde que de prurit. Les toxicités cutanées sous immunothérapie sont donc très variées et dépendent à la fois du type de cancer traité et du type d'immunothérapie reçue, mais rares sont les toxicités cutanées de grade 3-4 nécessitant un arrêt du traitement par immunothérapie.
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1200/JCO.22.00343
Le talimogene laherparepvec (T-VEC) est une immunothérapie basée sur le virus de l'herpès simplex-1, qui favoriserait l'infiltration intratumorale des cellules immunitaires antitumorales (cellules “natural killer”, monocytes, cellules dendritiques et lymphocytes T cytotoxiques).
Il s’agit d’une étude de phase III, randomisée, en double aveugle, multicentrique, de T-VEC en injection intratumorale + pembrolizumab (T-VEC-pembrolizumab) en comparaison au placebo + pembrolizumab (placebo-pembrolizumab), chez des patients atteints de mélanomes non résécables de stades IIIB-IV M1c, naïfs de traitements. Le T-VEC-pembrolizumab n'a pas amélioré de manière significative la survie sans progression (RR 0,86 ; IC95%, 0,71 à 1,04 ; P = 0,13) ou la survie globale (RR 0,96 ; IC95%, 0,76 à 1,22 ; P = 0,74) par rapport au placebo-pembrolizumab. Le taux de réponse objective est de 48,6 % pour T-VEC-pembrolizumab et de 41,3 % pour placebo-pembrolizumab ; avec des taux de toxicité comparables. Cette nouvelle thérapeutique ne sera donc probablement pas utilisée en pratique clinique.
DERMATOLOGIE INFLAMMATOIRE
Y’a-t-il une association entre le traitement hypolipémidant anti-PCSK9 et une réduction du risque de psoriasis ?
JAMA dermatology : Zhao, Sizheng Steven et al. “Association of Lipid-Lowering Drugs With Risk of Psoriasis: A Mendelian Randomization Study.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1001/jamadermatol.2022.6051
Cette étude de randomisation mendélienne (= méthode statistique qui utilise la variation mesurée des gènes pour tester ou estimer l'effet causal de l'exposition à un agent ou à un facteur de risque sur un résultat de santé), mesure l'impact des variants génétiques associé aux différents agents hypolipidémiants sur le développement du psoriasis. L’étude s’intéresse aux gènes de l’HMG-CoA réductase (cible des statines), de NPC1L1 (cible de l’ezétimibe) et de PCSK9 (cible des inhibiteurs de PCSK9). Elle est basée sur des données anonymisées provenant d'études d'association pangénomique (GWAS) antérieures, avec au total 12 116 patients atteints de psoriasis (6495 issus de l’étude « UK Biobank » et 5621 de l’étude « FinnGen ») et environ 1,3 million d'individus avec mesure du LDL (issus du « Global Lipids Genetics Consortium »).
Une association causale a été trouvée entre l'inhibition du PCSK9 et une réduction du risque de psoriasis (P = 0,003). L'inhibition de l'HMG-CoA réductase (statines) et de la NPC1L1 (ezetimibe) n'a pas été associée au risque de psoriasis. Cela suggère que la PCSK9 est impliqué dans la pathogenèse du psoriasis.
Quelles sont les lésions cutanées spécifiques du syndrome catastrophique des antiphospholipides (CAPS) ?
JAMA dermatology : Dupré, Anastasia et al. “Cutaneous Involvement in Catastrophic Antiphospholipid Syndrome in a Multicenter Cohort of 65 Patients.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1001/jamadermatol.2022.5221
Le syndrome catastrophique des antiphospholipides (CAPS) est une complication du SAPL, caractérisé par la survenue de thromboses de la microcirculation conduisant à une défaillance multiviscérale, pouvant engager le pronostic vital. Il s’agit donc d’une urgence diagnostique et thérapeutique. Cette étude de cohorte rétrospective, basée sur un registre français de patients atteints de SAPL et/ou de lupus systémique, décrit les manifestations cliniques cutanées associées au CAPS présentes chez 65 des 120 patients inclus (tous remplissant les critères diagnostiques du CAPS).
Les manifestations dermatologiques rapportées par ordre de fréquence sont : apparition ou majoration d’un livedo racemosa (29%), lésions nécrotiques ou ulcérées (27%), hémorragies sous unguéales en flammèche (19%), œdème inflammatoire des extrémités (visage, mains, pieds) (15%), purpura vasculaire (9%) et œdème inflammatoire auriculaires et/ou lésions purpuriques ou nécrotiques de l’oreille (6%). Les lésions auriculaires sont statistiquement plus fréquentes pendant la grossesse (8/12 soit 67% contre 5/32 soit 15%, P = 0,002). Dans 94% des cas, la réalisation d’une biopsie cutanée (16 au total) a été contributive pour confirmer le diagnostic par la présence de microthrombi des capillaires dermiques et associé à peu d’effets secondaires (notamment l'absence de phénomène de pathergie). Le pronostic global de ces patients est bon avec une guérison sans séquelle des lésions cutanées dans 90% des cas, sans différence significative de mortalité avec le groupe sans manifestation cutanée.
Cette étude apporte des précisions sur les atteintes cutanées présentes dans cette complication du SAPL, qui peut parfois inaugurer l’entrée dans la maladie (35% des cas). Un examen dermatologique complet est donc indispensable dans un contexte de défaillance multiviscérale et peut aider au diagnostic de CAPS.
Le rituximab protège-t-il les patients traités pour un pemphigus contre les évènements cardiovasculaires et métaboliques ?
JAMA dermatology : Kridin, Khalaf et al. “Association of Rituximab With Risk of Long-term Cardiovascular and Metabolic Outcomes in Patients With Pemphigus.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1001/jamadermatol.2022.5182
Il s’agit d’une large cohorte rétrospective sur une base de données informatiques (TriNetX, un réseau mondial de recherche sur la santé permettant d'accéder aux dossiers médicaux électroniques d'environ 117,5 millions de patients) comparant deux groupes de 961 patients. Le premier (« groupe rituximab ») se compose de patients atteints de pemphigus traités au moins une fois par rituximab (2 injections de rituximab IV 1 g, à 2 semaines d’intervalle) et jamais traités auparavant par azathioprine, mycophénolate mofétil (MMF) ou cyclophosphamide. Le deuxième groupe (« groupe azathioprine ou MMF ») est composé de patients n’ayant jamais été traités par rituximab ni par cyclophosphamide. Les patients des deux groupes sont appariés selon des variables démographiques (âge, sexe, « race ») et selon un score de propension basé sur de potentiels facteurs de confusion cliniques (IMC, comorbidités cardiovasculaires, tabagisme, maladie rénale chronique, antécédents familiaux cardiovasculaires, diabète, etc.) et biologiques (niveau d’HbA1c, de triglycérides, de LDL-C, etc.). Ils ont fait l'objet d'un suivi longitudinal (à partir de la date où le traitement par rituximab ou azathioprine/MMF a été initié), afin d'évaluer le risque des évènements suivants : infarctus du myocarde (IDM), accidents vasculaires cérébraux (AVC), diabète de type 2 (DT2), etc.
Comparativement aux patients traités par l'azathioprine ou le MMF, ceux traités par le rituximab présentent un risque plus faible d'IDM (RR 0,45 ; IC95 % 0,24-0,86 ; P = 0,01), d’AVC (RR 0,42 ; IC95% 0,26-0,69 ; P < 0,001), de maladie vasculaire périphérique (RR 0,47 ; IC95% 0,28-0. 79 ; P = 0,003), d’HTA (RR 0,48 ; IC95% 0,38-0,63 ; P < 0,001), de dyslipidémie (RR 0,45 ; IC95% 0,32-0,64 ; P < 0,001), de DT2 (RR 0. 63 ; IC95% 0,51-0,77 ; P < 0,001), d’obésité (RR 0,49 ; IC95% 0,34-0,72 ; P < 0,001) et d’ostéoporose (RR 0,46 ; IC95% 0,30-0,71; P < 0,001).
La mortalité toutes causes confondues est comparable entre les patients des deux groupes (HR 0,94 ; IC95% 0,62-1,43 ; log-rank P = 0,77). L’effet cardioprotecteur du rituximab peut être la conséquence d’une meilleure épargne cortisonique et donc d’une diminution des phénomènes cardiovasculaires et métaboliques liés aux corticostéroïdes. Il peut également exister un effet athérogène des lymphocytes B, directement diminués par leur déplétion. Cette étude présente de nombreux biais directement liés à sa méthodologie (rétrospective sur base de données) et ce malgré le score de propension. Elle présente un manque de donnée clinique et immunologique, ainsi qu’une absence d’informations sur l’usage ou non de corticoïdes associés. L’étude permet d’évoquer un potentiel effet cardioprotecteur du rituximab, même si on ne peut l’affirmer avec certitude. Par ailleurs l’absence de différence de mortalité globale entre les deux groupes suppose une surmortalité non cardiovasculaire dans le « groupe rituximab », via d’autres étiologies (infectieuse ?).
SITRAME : un nouveau syndrome auto-inflammatoire de l’adulte ?
Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : Soria, Angèle et al. “Systemic inflammatory trunk recurrent acute macular eruption (SITRAME): A new auto-inflammatory syndrome in adult?.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1111/jdv.18771
Suite à l’observation d’une série de 16 patients présentant une symptomatologie assez stéréotypée, une équipe française rapporte la possibilité d’une nouvelle maladie auto-inflammatoire. Il s’agit de cas sporadiques, avec un sex-ratio égal à 1, d’âge médian d’une cinquantaine d’années [26-68], sans origine ethnique particulièrement sur-représentée. La clinique correspond à des éruptions maculo-papuleuses récidivantes, très bien délimitées touchant toujours le tronc, avec des intervalles de peau saine. Elles sont systématiquement associées à un syndrome inflammatoire biologique au moment de la crise (niveau moyen de la CRP autour de 30 mg/l), avec un niveau de base normal. Le reste du bilan biologique large est normal. Dans 80% des cas, l’érythème atteint aussi d’autres zones corporelles (grands plis, membres, face). La première crise apparaitrait vers 35 ans [18-52]. Elle n’est jamais observée durant l’enfance. Chaque crise dure entre 2 et 7 jours avec une médiane de 20 crises (de 5 à > 100), sur plusieurs années. Il y a parfois des signes associés : fièvre (50%), céphalées, douleurs abdominales aiguës ou syndrome pseudo-grippal. La biopsie cutanée (réalisée chez la moitié des patients) retrouve une spongiose minime et une exocytose lymphocytaire sans parakératose ni vésicule. 8 des patients rapportent une prise médicamenteuse (n = 5) et/ou une infection virale ou bactérienne (n = 5), un déclenchement par l’effort, le stress ou une vaccination ARNm pour le COVID19 (n = 2). Des explorations allergologiques et virologiques (recherche de différents virus de l’herpès) sont négatives, en défaveur d’une toxidermie ou d’une éruption paravirale. Aucune mutation spécifique d'un gène de maladies auto-inflammatoires systémiques déjà connu n'a été identifiée. 6 des patients ont été traités par colchicine au long court, avec ou sans corticoïdes oraux au moment des poussées, permettant une régression plus rapide des symptômes et une diminution de la fréquence des crises.
Il pourrait donc s’agir d’une nouvelle entité, pour laquelle les auteurs ont proposé l’acronyme “SITRAME” (systemic inflammatory trunk recurrent acute macular eruption). Reste à savoir si elle est confirmée par d’autres études, et si elle rentrera un jour dans nos référentiels.
DERMATO-ALLERGOLOGIE
Le remibrutinib est-il une nouvelle option thérapeutique dans l’urticaire chronique spontanée (UCS) ?
The Journal of allergy and clinical immunology : Maurer, Marcus et al. “Remibrutinib, a novel BTK inhibitor, demonstrates promising efficacy and safety in chronic spontaneous urticaria.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1016/j.jaci.2022.08.027
La tyrosine kinase de Bruton (BTK) est une kinase cytoplasmique exprimée dans certaines cellules immunitaires. Elle jouerait un rôle dans l'activation des mastocytes par le biais du récepteur IgE de haute affinité, en aval du récepteur des IgE dans la voie de signalisation impliquée dans la physiopathologie de l’UCS.
Cette étude randomisée de phase 2b, multicentrique, en double aveugle, contre placebo, évalue le remibrutinib (12 semaines) chez des patients présentant un UCS au moins modérément actif (UAS7 hebdomadaire ≥ 16) et insuffisamment contrôlé par les anti-H1 de deuxième génération, avec ou sans traitement anti-IgE antérieur. Les patients (n = 311) reçoivent du remibrutinib à différentes doses (allant de 10 mg une fois par jour à 100 mg deux fois par jour), ou un placebo (ratio 1:1:1:1:1:1:1:1). Les critères de jugement principaux sont la variation hebdomadaire du score d'activité urticarienne (à la S4, par rapport à la ligne de base) et la tolérance.
Une réduction du score des symptômes est observée chez les patients traités par remibrutinib (toutes doses confondues) de la S1 à la S12, avec une amélioration du score d'activité urticarienne assez similaire aux différentes doses avec une diminution de l’UAS7 à S4 entre -15 et -20 pour le remibrutinib contre -5.4 pour le placebo (P < 0.0001 pour toutes les doses par rapport au placebo). L’antécédent de traitement par anti-IgE n’a pas eu d’impact sur l’efficacité du traitement. La plupart des EI sont légers ou modérés, sans tendance dose-dépendante. Cependant, 2 EI graves ont été suspectés d'être liés au traitement : une poussée/aggravation de l’UCS (10 mg une fois par jour, a conduit à l'arrêt du traitement, s'est rétabli/résolu) et un abcès rénal (25 mg deux fois par jour, a conduit à l'arrêt du traitement, s'est rétabli/résolu). Ce nouveau médicament pourrait donc être une bonne option thérapeutique dans l’UCS, à confirmer dans les études de phase 3.
La « head-and-neck dermatitis » dans la dermatite atopique : facteur de résistance au traitement ?
Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : Vittrup, Ida et al. “A nationwide 104 weeks real-world study of dupilumab in adults with atopic dermatitis: Ineffectiveness in head-and-neck dermatitis.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1111/jdv.18849
Cette étude se base sur un registre national danois de patients ayant une dermatite atopique (DA) modérée à sévère, traités par dupilumab pendant au moins 104 semaines (soit un peu plus de 2 ans), avec au total 347 patients suivis entre 2017 et 2022.
Globalement, le dupilumab a amélioré l’état des patients en se basant sur l'indice de surface et de gravité de l'eczéma (EASI). Au départ, le score EASI est de 18,0 (10,6-25,2), puis de 6,5 (3,5-11,6) à la S4, de 3,7 (1,2-6,2) à la S16, de 2,0 (0,8-3,6) à la S52 et de 1,7 (0,8-3,8) à la S104. La survie au médicament est élevée (semaine 52 : 90% ; semaine 104 : 86%). Cependant, La DA dans la région tête et cou reste présente chez la plupart des patients à des niveaux élevés, avec une atteinte initiale de 76% et une atteinte de 68% à la S104. On retrouve des effets indésirables chez 35% des patients, avec une majorité de conjonctivite (1 patient sur 4) apparaissant en médiane après 201 jours de traitement. A noter que de nombreux patients présentent des données manquantes et incomplètes en raison du relevé des données en vie réelle (période covid, grève infirmière au Danemark, etc.) avec certaines consultations téléphoniques par défaut.
Cette étude en vie réelle est intéressante au vu du nombre assez conséquent de patients étudiés sur une longue période. Elle vient confirmer que l’atteinte « head and neck » de la DA répond mal au traitement par dupilumab. Se pose la question d’une réaction paradoxale au dupilumab avec un érythème cervico-facial iatrogène comme cela a pu être évoqué dans la littérature, ou d’une atteinte cervico-faciale de la DA résistante au traitement comme plutôt soutenu dans cet article.
DERMATO-PEDIATRIE
Le beremagene geperpavec, un traitement topique spécifique des épidermolyses bulleuses dystrophique (EBD) ?
The New England journal of medicine : Guide, Shireen V et al. “Trial of Beremagene Geperpavec (B-VEC) for Dystrophic Epidermolysis Bullosa.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1056/NEJMoa2206663
Les épidermolyses bulleuses dystrophiques (EBD) sont dues à une mutation COL7A1 du collagène VII (C7). Le beremagene geperpavec (B-VEC) est une thérapie génique topique qui contient un vecteur viral HSV-1 non-répliquant, apportant le gène COL7A1 pour permettre aux cellules de la peau de restaurer la protéine C7 fonctionnelle. Il existe un risque théorique d’immunisation contre le B-VEC pouvant mettre en échec le traitement que les auteurs espèrent minimiser en utilisant un squelette HSV-1 modifié et déficient en termes de réplication.
Il s’agit d’un essai clinique de phase 3, contrôlé par placebo, en double aveugle, avec randomisation intra-patient, chez des patients âgés de 6 mois ou plus, atteints d'EBD génétiquement confirmée (n = 31). Pour chaque patient, une paire de plaies primaires est sélectionnée (appariée en fonction de leur taille, région et aspect). Elles sont ensuite traitées par application hebdomadaire de B-VEC ou de placebo pendant 26 semaines, soit 6,5 mois (ratio 1:1). Le CJP est la cicatrisation complète à 6 mois (plaie 100% cicatrisée pendant au moins 2 semaines ; critère binaire). Les critères d'évaluation secondaires sont la cicatrisation complète à 3 mois et la modification de l'intensité de la douleur lors des changements de pansements aux S22, S24 et S26 (EVA de 0 à 10).
Après 6 mois, 67% des plaies traitées par B-VEC ont complètement cicatrisé contre 22% de celles traitées par placebo (différence absolue de 46 points de % ; IC95%, 24 à 68 ; P = 0,002). A 3 mois, 71 % des plaies traitées au B-VEC ont complètement cicatrisé contre 20% de celles traitées par placebo (différence de 51 points de % ; IC95%, 29 à 73 ; P<0,001). Le changement de pansement est aussi globalement moins douloureux au changement de pansement dans le groupe B-VEC. La mesure des potentiels EI systémiques du B-VEC est limitée puisque tous les patients reçoivent le B-VEC et le placebo. 18 patients (58 %) ont présenté au moins un EI lié ou non au traitement, de gravité légère à modérée en majorité (aucun n’induisant d’arrêt du traitement). Le plus fréquemment : prurit, frissons et carcinome spinocellulaire (CSC) de la peau (chacun d'entre eux étant survenu chez 3 patients. Les trois cas CSC sont survenus au niveau de plaies non exposées au B-VEC ou au placebo. Il y a eu 5 EI graves chez 3 patients, non liés au B-VEC par les investigateurs (1 patient hospitalisé 3 fois pour diarrhées et anémie sévère ; 1 patient hospitalisé 1 fois pour cellulite et 1 patient hospitalisé 1 fois pour bactériémie liée à un cathéter d'hémodialyse). Des essais plus longs ou des études en vie réelle sont justifiés pour déterminer l’efficacité et la tolérance dans le temps du B-VEC pour le traitement de l’EBD.
Le mosaïcisme génétique PTPN11 : nouveau spectre de maladie génétique associant naevus, malformation capillaire, atteinte extra-cutanée et risque de mélanome ?
The Journal of investigative dermatology : Polubothu, Satyamaanasa et al. “PTPN11 mosaicism causes a spectrum of pigmentary and vascular neurocutaneous disorders and predisposes to melanoma.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1016/j.jid.2022.09.661
Le mosaïcisme génétique peut entrainer des affections variées et complexes causant des difficultés pratiques majeures dans la définition du phénotype par rapport aux conditions germinales, avec parfois la reclassification de diagnostics cliniques comme des variations phénotypiques le long d'un spectre de maladies génétiques (plutôt que comme des maladies réellement distinctes). La phakomatosis pigmentovascularis (PPV) est un syndrome rare qui se définit par la coexistence de taches de naissance pigmentaires et vasculaires spécifiques, accompagnées d'une atteinte multisystémique variable. La PPV de type III (spilorosea) est un sous-type de ce syndrome, où les patients présente des nævus spilus et des malformations capillaires.
Dans cette étude multicentrique internationale, les auteurs décrivent un nouveau spectre de maladie génétique avec des atteintes cliniques spécifiques qui incluent la PPV de type III/spilorosea. Leur cohorte est composée de 9 patients, atteints de : PPV de type III/spilorosoea (n=4), syndrome des nævus lentigineux mouchetés (≈ nævus spilus multiples) (n=1), grand nævus spilus (n=3) et grande malformation capillaire (n=1), avec pour la plupart des anomalies multi-systèmes (musculosquelettique, neurologique, opthalmologique et/ou tumorale). Après séquençage de nouvelle génération des tissus affectés, il ressort des variants clonaux du gène PTPN11 (codant pour la phosphatase SHP2) en mosaïque, chez 8 des 9 patients analysés. Deux de ces variants ont déjà été signalés comme étant à l'origine du syndrome de Noonan avec lentigines (anciennement syndrome de LEOPARD). Chez un même individu, le même variant se retrouve dans des taches de naissance pigmentaires et vasculaires distinctes alors qu’il est indétectable dans le sang.
Chez un patient, il a été observé le développement de 2 mélanomes au sein d’un nævus spilus. Le séquençage ciblé tissulaire a démontré une charge allélique de 4% dans le nævus spilus de fond, et de 60% dans le mélanome superposé. Cela suggère un lien direct entre la mutation en mosaïque congénitale et la tumorogénèse et confirme que PTPN11 est le moteur oncogène dans ce cas. Bien que ces données soient préliminaires, elles suggèrent que les délétions hétérozygotes de PTPN11 pourraient constituer un nouveau groupe de mutations pilotes potentielles dans le mélanome.
Les différents variants de PTPN11 peuvent donc être à l'origine de phénotypes pigmentaires ou vasculaires spécifiques, ainsi que du développement de mélanomes au sein du nævus spilus. Il existe aussi un risque théorique de transmission génétique sous la forme d'une RASopathie germinale (syndrome de Noonan avec lentigines). Cette étude améliore notre compréhension de la pathogenèse et de la biologie du nævus spilus et des syndromes de malformations capillaires, ouvrant la voie à une meilleure prise en charge clinique.
DERMATO-INFECTIOLOGIE
Les dermo-hypodermites bactériennes nécrosantes des membres inférieurs récidivent-elle souvent ?
Journal of the American Academy of Dermatology : Traineau, Hélène et al. “First-year recurrence rate of skin and soft tissue infections following an initial necrotizing soft tissue infection of the lower extremities: a retrospective cohort study of 93 patients.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1016/j.jaad.2022.12.044
Il s’agit d’une étude rétrospective française, monocentrique, dont l’objectif principal est d'évaluer le taux de récidives infectieuses des DBHN des membres inférieurs dans l’année suivant l’épisode initial. Elle s’appuie sur une base de données de dermo-hypodermites bactériennes nécrosantes (DBHN), confirmée chirurgicalement, avec recrutement prospectif entre 2014 et 2020. Les critères d’exclusion sont l’amputation, une DBHN ailleurs que sur les membres inférieurs et le décès dans l’année non liée à une récidive de DBHN. La guérison complète est définie par une épithélialisation complète.
Sur les 93 patients inclus, il y a eu 32 récidives dans l’année (taux de récurrence ≈ 35%), dont 29 homolatérales ; avec 4 authentiques DBHN et 28 dermo-hypodermites bactériennes non nécrosantes (DBHNN). La récidive survient dans un délai médian de plus ou moins 2 mois (IQR 46,8-161.2 jours) et le plus souvent avant guérison complète (8x/10). Elle est associée à une durée médiane de guérison plus longue (malgré 50% de données manquantes) avec 281,5 jours dans le groupe « récidive » et 142,5 jours dans le groupe « sans récidive » (p=0,015). L’antibioprophylaxie semble être utilisée dans les mêmes proportions chez les patients avec ou sans récidive (avec une utilisation chez < 10% des patients). On note une utilisation de la thérapie par pression négative (TPN) plus fréquente dans le groupe « récidive » (83.3% vs. 63.3%, p=0.03), qui peut avoir été utilisée chez des patients présentant des délabrements plus importants ou des difficultés de cicatrisation, entraînant un biais de confusion potentiel. De même pour la moindre fréquence de l'utilisation de la compression dans le « groupe récidive » (33.3% vs. 62.3% ; p=0.013) qui peut s'expliquer en partie par la difficulté de sa mise en place dans la phase aiguë chez des patients plus graves (douleur, utilisation de la TPN). Cette étude apporte des informations importantes sur les récidives de DBHN des membres inférieurs. Au vu du haut taux de récidives (plus d’un tiers !), des études sur de plus grandes séries pourraient être utiles pour juger de l’intérêt d’une antibioprophylaxie, après un premier épisode de DBHN, au moins jusqu’à guérison complète, et peut-être uniquement dans certains sous-groupes à risque.
AUTRE
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1111/jdv.18843
L'hyperhidrose axillaire primaire (HHAP) affecte fortement la qualité de vie du patient. Les traitements proposés sont assez « lourds » (ionophorèse, plutôt au niveau des mains et des pieds qu’en axillaire) et/ou douloureux (injection de toxine botulique en zone axillaire). Le bromure de glycopyrronium (GPB) à 1% semble assez efficace mais, il a été étudié uniquement pendant de courtes périodes. Cet essai clinique de phase 3b, en ouvert, évalue l'efficacité et l'innocuité de la crème topique de bromure de glycopyrronium (GPB) à 1%, chez les patients atteints d'HHAP sévère pendant 72 semaines. Les patients (n = 518) sont traités avec une crème GPB à 1% une fois par jour pendant 4 semaines, puis avec un schéma posologique flexible (min. 2x/semaine, max. 1x/jour). Le CJP est le changement absolu de la production de sueur (en milligrammes, via une mesure standardisée) entre le début de l'étude et la S12. Les CJS sont l'évaluation de la sévérité de l’HAP et l'impact sur la qualité de vie.
A la S12, la production médiane totale de sueur diminue de 119,30 mg (passant de 212.4 mg à 75.8 mg ; -65,6%, p < 0.0001 en valeurs logarithmiques). La qualité de vie des patients est aussi améliorée (DLQI diminué de 10 points à la S72). Le GPB présente un bon profil de tolérance, avec seulement quelques EI légers à modérés (érythème localisé et sécheresse buccale), le plus souvent en rapport avec la nature anti-cholinergique du GPB. Ce traitement semble être une option pratique et efficace pour l’HHAP. Des études comparant le GPB avec les autres traitements existants pourraient aussi être intéressantes.
Bientôt un logiciel basé sur l’IA pour vérifier la qualité des clichés dermatologiques ?
Journal of the American Academy of Dermatology : Hernández Montilla, Ignacio et al. “Dermatology Image Quality Assessment (DIQA): Artificial intelligence to ensure the clinical utility of images for remote consultations and clinical trials.”
Lien vers l'article : https://doi.org/10.1016/j.jaad.2022.11.002
Les auteurs ont développé un outil basé sur l'intelligence artificielle pour évaluer la qualité des images dermatologiques (cliniques et dermoscopique) utilisées pour le diagnostic et le suivi des patients dans les téléconsultations et les essais cliniques.
Cet outil utilise un réseau neuronal convolutif, pour scorer la qualité des images (de 0 à 10). Il a été construit à l'aide de 934 images dermatologiques qui ont d’abord été évaluées par 40 observateurs non experts (suivant un protocole d’évaluation) qui donnaient un score de 0 à 10. Le modèle a été optimisé avec l’utilisation d'image distordues (distorsion réelles ou artificielles), permettant la mise en place d’un modèle efficace, avec une faible erreur absolue moyenne. Cet outil semble prometteur pour le contrôle de la qualité des images en pratique quotidienne (téléconsultation, avis interservice, …) et en recherche clinique. Les travaux futurs impliqueront de mener des expériences avec des dermatologues, en utilisant un plus grand nombre de données et images cliniques.
Abréviations : CJP = critère de jugement principal ; CJS = critère de jugement secondaire ; EI = effet indésirable ; EVA = échelle visuelle analgoique ; HZ = hazard ratio ; IC95% = intervalle de confiance à 95% ; IQR = écart interquartile ; ITT = intention de traiter ; RR = risque relatif ; Sx = semaine x (avec x le nombre de semaines)
Le psoriasis rupioïde est une forme extrêmement rare de psoriasis (terme venant de « rhupos » en grec qui signifie « saleté »). Cette variété clinique se caractérise par des plaques érythémateuses bien délimitées, recouverte de croûtes épaisses, sombres, coniques et adhérentes. Ce cas clinique est d’autant plus intéressant qu’il révèle une arthrite réactionnelle secondaire à une infection urétrale à Chlamydia trachomatis. Les étiologies infectieuses, médicamenteuses et inflammatoires doivent donc être recherchées. Sur le plan thérapeutique, des traitement locaux dermocorticoïdes et kératolytiques ont suffi à améliorer les symptômes.
Quelle différence avec le psoriasis ostracé ? Cette autre forme clinique de psoriasis se présente sous la forme de plaques hyperkératosiques circulaires ou ovales présentant des croûtes épaisses et adhérentes, une surface extérieure concave et ressemblant à des coquilles d'huîtres (contrairement au psoriasis rupioïde où les plaques sont convexes/coniques). Ces deux entités sont parfois regroupées comme une seule et même forme clinique.
Quelles sont les dermatoses pouvant présenter des lésions rupioïdes ? Psoriasis rupioïde (possible Koebner sur tatouages), histoplasmose disséminée, gale norvégienne, lésions cutanées photosensibles en association avec l'aminoacidurie, syphilis secondaire et lésions rupioïdes induites par les médicaments.
Quelle histologie ? Dans l’article, les résultats histopathologiques révèlent un tableau classique de psoriasis. Mais le psoriasis rupioïde serait parfois difficile à distinguer du psoriasis pustuleux.
Bilan recommandé par les auteurs ?
- Dépistage des facteurs de risque d'infections sexuellement transmissibles
- Biopsie cutanée
- Bilan biologique : sérologie VIH et syphilis + prélèvements urétraux pour dépister Chlamydia trachomatis
RECOMMANDATIONS
Sidbury, Robert et al. “Guidelines of care for the management of atopic dermatitis in adults with topical therapies.” Journal of the American Academy of Dermatology, https://doi.org/10.1016/j.jaad.2022.12.029
Résumé de la recommandation par le même auteur : Sidbury, Robert et al. “Executive Summary: American Academy of Dermatology Guidelines of care for the management of atopic dermatitis in adults with topical therapies.” Journal of the American Academy of Dermatology, https://doi.org/10.1016/j.jaad.2022.08.068
Amici, Jean-Michel et al. “Expert recommendations on supportive skin care for non-surgical and surgical procedures.” Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology https://doi.org/10.1111/jdv.18855
REVUES DE LA LITTERATURE CONSEILLEES
Valek, Stephanie A et al. “Melanoma risk among career firefighters: A systematic review of case-control studies.” Journal of the American Academy of Dermatology, S0190-9622(22)03320-5. 31 Dec. 2022, doi:10.1016/j.jaad.2022.11.058
Kim, Grace Y et al. “Local Recurrence Rates of Extramammary Paget Disease Are Lower After Mohs Micrographic Surgery Compared With Wide Local Excision: A Systematic Review and Meta-Analysis.” Dermatologic surgery : official publication for American Society for Dermatologic Surgery [et al.] vol. 49,1 (2023): 8-12. doi:10.1097/DSS.0000000000003601
Parashar, Krishan et al. “Imaging technologies for presurgical margin assessment of basal cell carcinoma.” Journal of the American Academy of Dermatology vol. 88,1 (2023): 144-151. doi:10.1016/j.jaad.2021.11.010
Ash, Mark M et al. “Surgery Alone (Without Adjuvant Radiation) Adequately Treats Histologic Perineural Basal Cell Carcinomas: A Systematic Review With Meta-Analysis.” Dermatologic surgery : official publication for American Society for Dermatologic Surgery [et al.] vol. 49,1 (2023): 1-7. doi:10.1097/DSS.0000000000003640
Mukovozov, Ilya et al. “Treatment of Lentigines: A Systematic Review.” Dermatologic surgery : official publication for American Society for Dermatologic Surgery [et al.] vol. 49,1 (2023): 17-24. doi:10.1097/DSS.0000000000003630
Hua, Camille et al. “Necrotising soft-tissue infections.” The Lancet. Infectious diseases, S1473-3099(22)00583-7. 14 Oct. 2022, doi:10.1016/S1473-3099(22)00583-7Chong, Chia Yuen et al. “The Current Treatment Landscape of Cutaneous Squamous Cell Carcinoma.” American journal of clinical dermatology vol. 24,1 (2023): 25-40. doi:10.1007/s40257-022-00742-8
Whiting, Cleo et al. “Syphilis in Dermatology: Recognition and Management.” American journal of clinical dermatology, 1–11. 23 Jan. 2023, doi:10.1007/s40257-022-00755-3
Ly, Sophia et al. “Review of an Anti-CD20 Monoclonal Antibody for the Treatment of Autoimmune Diseases of the Skin.” American journal of clinical dermatology, 1–27. 11 Jan. 2023, doi:10.1007/s40257-022-00751-7
Lauron, Sophie et al. “Prevalence and Odds of Depressive and Anxiety Disorders and Symptoms in Children and Adults With Alopecia Areata: A Systematic Review and Meta-analysis.” JAMA dermatology, e226085. 25 Jan. 2023, doi:10.1001/jamadermatol.2022.6085
Bissonnette, R et al. “Tapinarof for psoriasis and atopic dermatitis: 15 years of clinical research.” Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV, 10.1111/jdv.18925. 27 Jan. 2023, doi:10.1111/jdv.18925
Reynaert, V et al. “Nipple eczema: A systematic review and practical recommendations.” Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV, 10.1111/jdv.18920. 25 Jan. 2023, doi:10.1111/jdv.18920
Maleki-Yazdi, Keon Andre et al. “Values and Preferences of Patients and Caregivers Regarding Treatment of Atopic Dermatitis (Eczema): A Systematic Review.” JAMA dermatology, 10.1001/jamadermatol.2022.6045. 25 Jan. 2023, doi:10.1001/jamadermatol.2022.6045
Vandeweege, Sander et al. “A systematic review of allergic and irritative contact dermatitis of the vulva: The most important allergens/irritants and the role of patch testing.” Contact dermatitis, 10.1111/cod.14258. 2 Dec. 2022, doi:10.1111/cod.14258
Kim, Katherine et al. “A Systematic Review of Laser Therapy For Vulvar Skin Conditions.” Journal of the American Academy of Dermatology, S0190-9622(23)00061-0. 10 Jan. 2023, doi:10.1016/j.jaad.2023.01.003
Parashar, Krishan et al. “The Impact of Hyperhidrosis on Quality of Life: A Review of the Literature.” American journal of clinical dermatology, 1–12. 9 Jan. 2023, doi:10.1007/s40257-022-00743-7
Canchy, Ludivine et al. “Wound healing and microbiome, an unexpected relationship.” Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV vol. 37 Suppl 3 (2023): 7-15. doi:10.1111/jdv.18854
Il s’agit d’une revue subjective de la littérature, qui se veut la plus exhaustive possible, avec de courts résumés écrits par des internes de Dermatologie Vénérologie, qui ne sont évidemment pas les spécialistes des sujets abordés et dont le contenu n’engage que le pôle rédaction et les membres de l’association ayant participé à sa rédaction. Nous vous engageons à lire les articles sélectionnés pour vous faire votre propre idée. Nous serions heureux d’avoir vos retours et critiques au mail suivant : lucas.klepfisch@fdvf.org
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Veille bibliographique coordonnée et rédigée par : Lucas Klepfisch (Lyon, FDVF)
Rédaction avec l’aide de : Antoine Communié (Angers, FDVF), Audrey Faugeroux (Paris, FDVF), Marie Boileau (Lille, FDVF), Louise Guillon (Montpellier) et Harold Guimfack (Paris, FDVF).