
Une revue de la littérature réalisée par la FDVF, recoupant les articles de Dermatologie des journaux scientifiques les plus pertinents, sortis les deux derniers mois (plus de 500 articles examinés, entre le 1er aout et le 30 septembre). Nous sélectionnons quinze sujets (correspondant à un ou deux articles) qui pourraient intéresser les jeunes (et moins jeunes) dermatologues avec pour objectif de présenter des thèmes variés et de tenter d’en proposer une lecture critique dans de courts résumés en français.
ONCODERMATOLOGIE
Cette étude prospective de phase 2, en ouvert, à deux bras (avec ou sans radiothérapie stéréotaxique) séparés en deux cohortes (naïfs des inhibiteurs des checkpoints immunitaires (ICI) ou pas), mesure l'efficacité des anti-PD-1 (nivolumab) et anti-CTLA4 (ipilimumab) combinés dans le carcinome à cellules de Merkel.
Sur ce petit effectif (n = 24 naïfs des ICI ; n = 26 ayant précédemment été traités par ICI) et sur une courte période (6 mois), le nivolumab associé à l’ipilimumab semblent être efficaces, surtout chez les patients naïfs des ICI. Les résultats sont prometteurs mais il faut rester réservé quant à l’efficacité de ce traitement en vie réelle. Il faudrait un suivi sur plusieurs années pour estimer le risque d’échappement et surtout la survie globale des patients (cette étude ayant pour critère de jugement principal le taux de réponse globale, critère intermédiaire, facilement étudiable sur un court laps de temps mais qui n’est pas forcément corrélé avec la mortalité). Aussi, le protocole de l’étude a été mis en place pour comparer l’immunothérapie combinée associée ou non à la radiothérapie (pour un cancer radiosensible), les conclusions de l’étude dépassent la problématique initiale. Enfin, se pose la question des différences de toxicité entre la simple immunothérapie et l’immunothérapie combinée.
Le triplet vemurafenib, cobimetinib et atezolizumab est-il actif sur les métastases cérébrales de mélanome ?
Dummer, Reinhard et al. “Atezolizumab, vemurafenib, and cobimetinib in patients with melanoma with CNS metastases (TRICOTEL): a multicentre, open-label, single-arm, phase 2 study.” The Lancet. Oncology vol. 23,9 (2022): 1145-1155. doi:10.1016/S1470-2045(22)00452-1
Cette étude multicentrique internationale, en ouvert, à un seul bras séparé en 2 cohortes (« BRAF-muté » et « BRAF-sauvage ») étudie le traitement par anti-PDL1 (atezolizumab) associé à un anti-MEK (cobimetinib) et un anti-BRAF (vemurafenib, uniquement dans la cohorte BRAF-mutée) chez les patients atteints de mélanome métastatique avec atteinte cérébrale, sans exclure les patients symptomatiques pouvant nécessiter des corticoïdes systémiques (situations auxquelles le clinicien est confronté en vie réelle, et qui sont habituellement exclus des essais cliniques). Les résultats sont prometteurs dans la cohorte « BRAF-muté » (la cohorte « BRAF-sauvage » a été rapidement arrêtée après les résultats de l’étude « IMspire170 » montrant la supériorité du pembrolizumab par rapport à l’atelzolizumab associé au cobimetinib). Ils suggèrent que le triplet pourrait avoir une certaine activité intracrânienne mais c’est encore insuffisant pour conclure de l’intérêt de tel traitement dans ces situations où le pronostic est très sombre. En effet, cette étude n’a pas de bras comparateur et présente un faible effectif (n = 65 dans le groupe BRAF-muté).
L’indice de Breslow est un facteur pronostique péjoratif reconnu dans le mélanome cutané, cependant son intérêt dans les mélanomes acrolentigineux (ALM) reste incertain. En effet, les études européennes et nord-américaines recrutant surtout des patients présentant des mélanomes superficiels extensifs (SSM). Il s’agit d’une étude multicentrique chinoise, rétrospective, analysant la survie spécifique au mélanome (MSS) des patients selon leur épaisseur tumorale chez plus d’un millier de patients pour deux groupes (cN0 de stade I à II sans ganglion sentinelle (GS) avec n = 853 et pN0 de T1 sans GS et T2/T3/T4 avec GS négatif avec n = 376).
Les résultats montrent qu’il y a un lien en MSS et épaisseur tumorale pour les ALM, mais à partir de 2 mm d’épaisseur la MSS est comparable. Il n’y aurait donc pas de différence pronostique entre les stades T3 et T4. Aussi, cette étude suggère que l’ulcération n’est un facteur pronostique péjoratif que pour les ALM fins (< 1 mm), sans impact pronostique pour les ALM > 1 mm. Ces résultats sont intéressants puisque la classification AJCC influence directement les protocoles des essais cliniques et les autorisations de mise sur le marché avec des conséquences thérapeutiques certaines. Des études complémentaires pourraient être intéressantes puisqu’il s’agit d’une étude de niveau de preuve encore insuffisant (étude rétrospective sur une population chinoise uniquement avec plus d’un quart de perdus de vue).
DERMATOLOGIE INFLAMMATOIRE
Le deucravacitinib est un inhibiteur de la tyrosine kinase 2 (TYK2 ; c’est un membre de la famille des Janus kinase mais à ne pas confondre avec JAK2) intervenant dans la signalisation immunitaire de l'IL-12, de l'IL-23 et des interférons de type I, eux même impliqués dans la physiopathologie du psoriasis. Cet article présente les résultats de deux essais de phase 3 de 52 semaines évaluant ce traitement, chez des patients atteints de psoriasis modéré à sévère, contre le placebo et l'apremilast (POETYK PSO-1 et PSO-2 avec 1688 patients).
Après 16 semaines, dans les deux études, plus de 50 % des patients traités par le deucravacitinib ont atteint le PASI75, ce qui était significativement supérieur au placebo et à l'apremilast. Les résultats s’amélioraient encore à la semaine 20 et 24 (60-70% de PASI75). Il n’y avait pas d'infection grave, d'événement thromboembolique ou d'anomalie biologique, qui sont une préoccupation parmi les inhibiteurs de JAK. Il y avait 2% de folliculite et 2% d’acné et plus d’infection ORL non graves dans le groupe deucravacitinib mais moins de céphalées et de troubles digestifs que pour l’apremilast.
Les auteurs canadiens proposent une analyse transversale de la littérature (cross-sectional analysis) qui recoupent 175 essais cliniques étudiant des patients atteints de psoriasis (phase I, II ou III).
D’une part les femmes sont sous-représentées (rapport participation/prévalence inférieur à 0,8 dans tous les groupes). En ce qui concerne les ethnies, les Blancs étaient prédominants, tandis que les Noirs, les Asiatiques et les autres groupes minoritaires sont inscrits dans des proportions beaucoup plus faibles. A noter que les Hispaniques sont bien représentés dans les essais américains. Il n’y a malheureusement pas de rapport participation/prévalence pour l’ethnie ou le phototype. Aussi on remarque que dans les essais de phase 1 les Noirs et Hispaniques semblent plus représenté que dans les études de phase 2 et 3 (respectivement 13% contre 2-3% pour les Noirs et 37% contre 13-15% pour les Hispaniques, p = 0,004) alors que les femmes sont moins représentées dans les essais de phase 1 par rapport aux essais de phase 2 et 3 (12% contre à peu près 30%) ce qui suggère que le recrutement est plus ou moins influencé par des facteurs sociaux.
Les traitements médicamenteux de la sclérose cutanée et des ulcérations digitales (UD) dans la sclérodermie cutanée systémique (ScS) sont souvent décevants. Les auteurs chinois proposent une étude pilote en deux parties : une première partie fondamentale étudiant l’effet du baricitinib sur un modèle murin (avec sclérose cutanée induite par la bléomycine) et une deuxième partie clinique étudiant des patients adultes avec ScS traités en ouvert par baricitinib pendant 24 semaines.
Chez les 10 patients traités par baricitinib, la fibrose cutanée et les UD étaient significativement améliorés : amélioration significative du score de Rodnan modifié (-8,3 points en moyenne à S12 et -11,7 point à S24) et 3 des 4 patients avec des ulcération digitale ont été complètement guéris à S24. Un zona a été décrit. Cette étude a un faible niveau de preuve et nécessite confirmation.
Le lupus cutané discoïde (LCD) est souvent considéré comme purement limité à la peau mais il peut évoluer vers un lupus érythémateux systémique (LES). Cette étude cas-témoins recherche les facteurs de risque d’une évolution vers un LES sévère (c’est-à-dire nécessitant une hospitalisation et un traitement spécifique).
Après analyses multivariées des 12 variables sélectionnées, les auteurs proposent un score avec : l’âge au diagnostic du LCD < 25 ans (OR=2,8 [IC 95 % : 1,1-7,0], 1 point), le phototype V-VI (OR=2,7 [IC 95 % : 1,1-7,0], 1 point) et un titre d'anticorps antinucléaires (AAN) >1/320 (OR=15 [IC à 95 % : 3,3-67,3], 5 points). Parmi les 54 patients avec un score de 0 à l'inclusion, aucun n'a évolué vers un LES sévère alors qu'un score ≥ 6 était associé à un risque ≈ 40 %. Une étude prospective est nécessaire pour confirmer ces hypothèses.
La dapsone est un traitement ancien, bien connu des dermatologues et dont l’utilisation dans le lupus est rare en France. Dans les recommandations françaises du lupus érythémateux elle est considérée comme un traitement d'exception pour les lésions cutanées non bulleuses résistantes.
Cette revue de la littérature regroupe 168 cas de lupus traités par dapsone avec une efficacité entre 60 et 70% dans les différents types de lupus cutanés. Les auteurs jugent que la dapsone ne devrait pas être moins utilisée que le méthotrexate, le thalidomide ou lénalidomide ou les rétinoïdes. Il pourrait s’agir du traitement de deuxième intention après les antipaludéens de synthèse, en particulier chez les patients atteints de lupus érythémateux discoïde localisé, de panniculite lupique et chez les femmes enceintes à qui elle peut être administrée en toute sécurité.
Le litifilimab (LTF) est un anticorps monoclonal humanisé contre BDCA2, un récepteur exprimé sur les cellules dendritiques plasmacytoïdes, impliquées dans la pathogenèse du lupus érythémateux (régulant la production d’interférons de type I). Cette essai de phase 2, multicentrique international, contrôlé randomisé à 4 bras selon un ratio 1:1:1:1 (placebo, LTF 50, 150 et 450 mg), en double aveugle, sur petits effectifs (n = 99 pour le LTF et n = 33 pour le placebo), pendant une courte période (12 semaines) teste le LTF (aux semaines 0, 2, 4, 8 et 12) contre placebo dans le lupus érythémateux cutanée (LEC) avec ou sans lupus érythémateux systémique (LES) associé.
Les résultats sont encourageant avec une diminution du CLASI-A (Cutaneous Lupus Erythematosus Disease Area and Severity Index–Activity scale, score clinique de l'érythème et de la desquamation/hyperkératose dans 13 régions cutanées allant de 0 à 70) de plus ou moins 40 points dans les groupes traitements et de 14,5 points dans le groupe placebo (pas de comparaison des différentes doses entre elles mais pas de grande différence « à l’œil »). Comme dans l’autre étude sur le LTF pour le LES (aussi dans le NEJM), le traitement semble être à risque d’infection virale à type HSV et VZV (ce qui semble logique, l’interféron étant impliqué dans les défenses antivirale) avec une méningite à VZV, 4 mois après la dernière injection de LTF. Ceci, dans une population où le vaccin vivant anti-VZV est souvent contre-indiqué car sous immunosuppresseur. Il est bien trop tôt pour juger de la place du LTF dans le LEC au regard de cette étude réalisée sur un échantillon réduit et un laps de temps trop court. Cela met en exergue une offre thérapeutique dans le LEC et le LES qui tend à s’étoffer avec de nombreux traitements systémiques sur le marché (belimumab déjà très utilisé, rituximab dans le LES réfractaire, anifrolumab récemment autorisé sur le marché dans le LES) et à venir (tofacitinib, dapirolizumab pegol, telitacicept et d’autres…) et dont la place de chacun sera à définir (comme ça a pu être le cas dans la polyarthrite rhumatoïde ou le psoriasis ces dernières années) avec des conséquences pronostiques mais aussi financières.
DERMATO-ALLERGOLOGIE
Le dupilumab, autorisé à partir de 6 ans, est un traitement efficace de la dermatite atopique (DA) non contrôlée et. Cet essai randomisé contre placebo (phase 3), multicentrique, en double aveugle évalue son efficacité et sa tolérance entre 6 mois et 6 ans (avec dermocorticoïdes associés).
Les résultats montrent une bonne efficacité clinique, une amélioration de la qualité de vie avec une tolérance comparable aux études sur l’adulte. Comme attendu, il existe un surrisque de conjonctivite (mais jamais sévère dans l’étude). Les gastro-entérites virales et les caries dentaires sont plus fréquentes sous dupilumab (non significatif) mais aucune infection grave n'est survenue. Il n’y a pas de différence dans le sous-groupe de moins de deux ans, mais évalué sur effectif réduit (n = 11). Cette étude ouvre la porte à l’utilisation du dupilumab entre 6 mois et 6 ans, mais avec prudence car cette première étude contrôlée est sur effectifs assez petits (n = 83 sous dupilumab et n = 79 sous placebo) durant une courte période (3 mois de traitement puis 2 mois de suivi). Des études en vie réelle sur une longue période seraient utiles ainsi qu’une comparaison d’efficacité et de tolérance avec les autres immunosuppresseurs de la DA (ciclosporine, methotrexate, mycophenolate mofetil et azathioprine) dans cette population pédiatrique.
Différents facteurs de risque associés à l’eczéma des mains (EM) sont connus, comme la dermatite atopique mais il n’existe que peu d’étude s’intéressant particulièrement à ces derniers. Dans cette étude observationnelle, un questionnaire a été envoyé à plus ou moins 10000 finlandais né en 1966. 6830 ont répondu parmi lesquels 900 présentaient un EM (13%).
Après analyse multivariée, les facteurs de risque les plus significatifs sont l’atopie en général (dermatite atopique, asthme et rhinite allergique), l’obésité (OR ≈ 3,5), des parents allergiques (OR ≈ 2), des facteurs maternels (âge, IMC, âge de la ménarche) et la présence de moisissure au domicile (OR ≈ 1,5). Faire une activité physique modérée à élevée et posséder un chien diminuerait un peu le risque d’EM (OR ≈ 0,8). Ni le tabac, ni l’alcool ne sont associés à l’EM.
DERMATOLOGIE INFECTIEUSE
Des cas d’infection à monkeypox ou variole ont initialement été confirmés en Angleterre en mai 2022 puis ailleurs en Europe, devenant une préoccupation de santé publique. Ces deux études espagnoles tentent de définir un tableau clinique clair de cette virose émergente. Il s’agit de deux études prospectives d’environ 1 mois sur des patient présentant une infection à monkeypox confirmée par PCR. Dans l’étude (1) les patients étaient vu par un clinicien qui relevait les informations alors que dans l’étude (2) des dermatologues de toute l’Espagne répondaient à un questionnaire standardisé.
L’étude (1) insiste sur la présence de lésions et complications génitales, périanales et buccales, y compris rectite et amygdalite. L’étude (2) souligne l’aspect sémiologique des lésions initiales, peu nombreuses, qui se présente souvent comme des pseudo-pustules (= papules blanchâtres ne contenant pas de liquide) plutôt que des pustules vraies, parfois très douloureuses et évoluant vers des cicatrices. Ensuite peut apparaître une éruption polymorphe pustulo-papulo-vésiculeuse asymptomatique, rarement floride, et de guérison rapide.
L’ivermectine per os et le benzyl benzoate topique (BB) sont les traitements les plus prescrits en première intention dans la gale. Les recommandations mettent souvent ces deux traitements au même niveau, on peut se poser la question de la supériorité de l’un ou l’autre de ces traitements. Cet essai clinique, randomisé, en deux bras parallèle (112 patients chacun) compare l’ivermectine (une dose à J0 et à J7) au BB (utilisation quotidienne trois jours consécutifs).
Finalement il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes avec une efficacité de 86-87%. En cas d’échec, le deuxième traitement (BB seul, ivermetctine seule ou BB + ivermectine) a été efficace dans 100% des cas.
IMAGERIE DERMATOLOGIQUE
Les seconds avis médicaux sont fréquents en dermatopathologie, mais cela est peu codifié. Cette étude au design original évalue si la connaissance du diagnostic d’un médecin antérieur influence les diagnostics des médecins consultants. 159 dermatopathologistes interprétaient 18 lames de biopsie cutanée mélanocytaire au cours de 2 phases. La première phase était naïve de toute information diagnostique préalable. La deuxième phase, avec des lames identiques après 12 mois de wash-out, où une partie des participants recevaient des diagnostics antérieurs, plus ou moins graves que leur propre diagnostic (de phase 1).
Les résultats (sur 5322 lames interprétées au total) montrent que les participants étaient plus susceptibles d'augmenter la gravité de leur diagnostic lorsque le diagnostic antérieur était plus grave que lorsqu'aucun diagnostic antérieur n'était fourni (RR ≈ 1,5). De même, les participants ont donné des diagnostics moins graves lorsque les diagnostics antérieurs étaient de moindre gravité (RR ≈ 1,4). Les diagnostics antérieurs ont parfois détourné les dermatopathologistes des diagnostics corrects (avec des naevi considérés comme des mélanomes invasifs et vice versa). A noter que les tendances étaient similaires dans le sous-groupe de dermatopathologistes déclarant n’être « pas du tout influencés » par des diagnostics antérieurs. En situation de deuxième avis, l’interprétation en aveugle devrait être la règle.
L’OCT est une technique d’imagerie cutanée non invasive. Elle paraît pouvoir éviter la biopsie au punch (BAP) pour le diagnostic de carcinomes basocellulaires (CBC). Il s’agit d’un essai randomisé en deux groupes parallèles (1:1), de non infériorité, multicentrique, chez des adultes présentant des lésions suspectes de CBC avec indication de biopsier (exclusion si indication à traiter d’emblée sans biopsie) et localisées en dehors de la « H-zone » de la face (à plus haut risque). Dans le groupe OCT les patients avec forte suspicion de CBC (2/3) étaient directement traités alors qu’une BAP était réalisée avant traitement chez ceux avec une suspicion faible (1/3).
Sur les presque 600 patients étudié dans chaque groupe, il semble que l’OCT puisse supplanter la BAP dans deux tiers des cas pour le diagnostic de CBC, avec des avantages pour le patient (procédure non invasive et traitement plus rapide) et pour la société (économies dans les dépenses de santé). Aucune erreur de classification n'a eu de conséquences cliniques graves. Le risque principal est qu'une tumeur maligne agressive (ex : mélanome) soit diagnostiquée comme un CBC et traitée de manière sous-optimale. C’est est une technique examinateur-dépendant (l’évaluation initiale par OCT était réalisée par un examinateur unique spécialisé dans cette étude !), qui demande une formation spécifique, encore peu accessible en pratique.
Désignation : Signe du Halo ou phénomène « halo-like » autour d’une tâche café au lait
Lésion élémentaire : halo hypopigmenté autour d’une tâche café au lait (TCAL)
Intérêt :
- Devant une TCAL, cela permettrait d’étayer les arguments pour une NF1 plutôt qu’une cause idiopathique.
- Si la TCAL recouvre une tâche mongoloïde (surtout chez les patients asiatiques), ce signe deviendrait encore plus spécifique (a-c).
- 100% de mutation de la NF1 chez les 38 patients avec signe du halo, > 6 TCAL et au moins un critère diagnostique de NF1 proposé par le NIH (National Institude of Health).
- Parmi les 15 patients contrôles avec TCAL recouvrant une tâche mongoloïde mais sans signe du halo (avec ou sans critère diagnostique de NF1…), aucun n’avait une mutation de la NF1.
- Le signe du halo a tendance à régresser avec l’âge (= signe pédiatrique), plus fréquent (ou mieux visible ?) chez les patients asiatiques par rapport aux caucasiens.
- Petite étude avec un groupe contrôle intéressant (la TCAL recouvre une tâche mongoloïden rendant le signe peut-être plus sensible) mais non comparable.
- Hypothèse à confirmer…
NOUVELLES RECOMMANDATIONS
Nouvelles recommandation européennes pour le traitement de l’eczema atopique :
Wollenberg, A et al. “European guideline (EuroGuiDerm) on atopic eczema: part I - systemic therapy.” Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV vol. 36,9 (2022): 1409-1431. doi:10.1111/jdv.18345
Wollenberg, A et al. “European guideline (EuroGuiDerm) on atopic eczema - part II: non-systemic treatments and treatment recommendations for special AE patient populations.” Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV vol. 36,11 (2022): 1904-1926. doi:10.1111/jdv.18429
REVUES DE LA LITTERATURE CONSEILLEES
Said, Jordan Taylor et al. “Treatment of immune checkpoint inhibitor-mediated psoriasis: A systematic review.” Journal of the American Academy of Dermatology vol. 87,2 (2022): 399-400. doi:10.1016/j.jaad.2022.02.030
Grover, C et al. “Nail lichen planus: A review of clinical presentation, diagnosis and therapy.” Annales de dermatologie et de venereologie vol. 149,3 (2022): 150-164. doi:10.1016/j.annder.2022.01.010
Kleinman, Elana et al. “What's New in Topicals for Atopic Dermatitis?.” American journal of clinical dermatology vol. 23,5 (2022): 595-603. doi:10.1007/s40257-022-00712-0
Chen, Jingsi et al. “The efficacy and safety of Janus kinase inhibitors in patients with atopic dermatitis: A systematic review and meta-analysis.” Journal of the American Academy of Dermatology vol. 87,2 (2022): 495-496. doi:10.1016/j.jaad.2022.03.039
Gru, Alejandro A et al. “An Update on EBV and HTLV-1 Induced Cutaneous Manifestations. A Review of the Ibero-American Society of Dermatopathology (SILADEPA). CME Part II.” Journal of the American Academy of Dermatology, S0190-9622(22)02609-3. 29 Aug. 2022, doi:10.1016/j.jaad.2022.07.063
de Vries, Henry J C, and Henk D Schallig. “Cutaneous Leishmaniasis: A 2022 Updated Narrative Review into Diagnosis and Management Developments.” American journal of clinical dermatology, 1–18. 14 Sep. 2022, doi:10.1007/s40257-022-00726-8
Il s’agit d’une revue subjective de la littérature, qui se veut la plus exhaustive possible, avec de courts résumés écrits par des internes de Dermatologie Vénérologie, qui ne sont évidemment pas les référents des sujets abordés et dont le contenu n’engage que le pôle rédaction et les membres de l’association ayant participé à sa rédaction. Nous vous engageons à lire les articles sélectionnés pour vous faire votre propre idée.
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